Tramway ligne 2
Montpellier, France
Année : 2006 • Maîtrise d’ouvrage : Agglomération de Montpellier • Lieu : Montpellier (34) • Budget : 400M € HT • Mission : ESQ>DCE • Programme : Construction de la deuxième ligne de tramway de l’agglomération montpelliéraine Ligne 2 • Longueur : 19,8km • Calendrier : 2003-2007
Une aventure architecturale au service du tramway : trois ans de collaboration avec AGD – Antoine Garcia-Diaz
Travailler sur un projet de tramway n’est pas une mission comme les autres. C’est une aventure collective, où chaque détail compte et où l’architecture se déploie à toutes les échelles, du plus petit mobilier urbain jusqu’aux grands ouvrages structurants. Pendant trois années, j’ai eu la chance de collaborer étroitement avec l’agence AGD – Antoine Garcia-Diaz, en accompagnant le projet de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) jusqu’à la phase d’Exécution (EXE). Une immersion totale dans un chantier exigeant et passionnant, où chaque étape a été l’occasion d’allier rigueur technique et créativité.
Un projet aux multiples facettes
Ce qui frappe, dans un projet comme celui-ci, c’est sa diversité. Il ne s’agit pas seulement de tracer une ligne sur un plan, mais de repenser la ville dans ses moindres recoins. Parmi les défis relevés, certains ont marqué particulièrement cette collaboration.
Le carrefour du Corum, par exemple, représentait un nœud stratégique du réseau. Il fallait en faire un lieu fonctionnel, capable d’absorber les flux de passagers et de véhicules, tout en lui donnant une identité forte, à la hauteur de son importance dans la ville.
Puis il y a eu les ouvrages d’art, ces structures qui, au-delà de leur rôle technique, deviennent des signaux urbains. Les concevoir, c’était trouver l’équilibre parfait entre solidité, élégance et intégration paysagère — des ponts, des passerelles ou des murs de soutènement qui ne se contentent pas de servir, mais qui embellissent aussi l’espace public.
Les bâtiments en ligne, quant à eux, devaient s’inscrire dans le tissu urbain sans le dominer, tout en offrant des espaces de service efficaces et accueillants. Chaque volume, chaque matériau a été choisi pour dialoguer avec son environnement, tout en affirmant une modernité discrète.
Le rond-point Charles de Gaulle a été un autre défi majeur. Il ne s’agissait pas seulement de fluidifier les flux, mais aussi de requalifier un espace souvent perçu comme purement fonctionnel. L’enjeu était de le transformer en un lieu de vie, où les usagers — piétons, cyclistes, automobilistes — se sentent considérés.
Et puis, il y a eu ces détails qui font la différence : le calepinage des stations, pensé pour optimiser l’accessibilité et le confort ; les abris, conçus pour protéger tout en séduisant par leur design ; le mobilier urbain et les revêtements, sélectionnés pour leur durabilité et leur capacité à s’harmoniser avec le paysage existant.
Une vision globale, du concept à la réalisation
Ce qui a rendu cette expérience si enrichissante, c’est son caractère complet. Nous avons traversé toutes les phases du projet, de la première esquisse à la livraison finale, en passant par les études techniques, les concertations et les ajustements de chantier.
Chaque intervention, qu’elle concerne un élément structurel ou un détail de finition, a été l’occasion de mobiliser l’ensemble des compétences du métier d’architecte. Il a fallu anticiper les contraintes, coordonner les acteurs, et surtout, garder en tête la vision d’ensemble : celle d’une infrastructure qui ne se contente pas de fonctionner, mais qui embellit la ville et améliore le quotidien de ses habitants.
Ce projet a été une école de polyvalence. Il m’a appris à penser l’architecture à toutes les échelles, à articuler technique et esthétique, et à gérer la complexité avec méthode et créativité. Mais surtout, il m’a rappelé que l’architecture est un travail d’équipe, où chaque expertise — qu’elle soit technique, urbaine ou paysagère — contribue à donner vie à un projet qui compte.
Au final, cette collaboration avec AGD – Antoine Garcia-Diaz a été bien plus qu’une mission : une expérience formatrice, qui a renforcé ma conviction que les grands projets naissent de l’alliance entre précision, passion et vision partagée. Une leçon que je porte avec moi dans chaque nouveau défi.

