DUTY-FREE de l’aéroport
Montpellier, France
Année : 2019 • Maîtrise d’ouvrage : BALTONA • Lieu : Montpellier (34) • Budget : 900 000€ HT • Mission : APS à DET • Programme : DUTY FREE Aéroport Montpellier • SDP : 450 m² • Calendrier : 2018-2019 • Équipe : BOUVAGNET Architectes, APS Architecki, INSE.
L’aéroport de Montpellier : quand l’architecture devient le prélude du voyage
Perché à l’étage du nouveau terminal de l’aéroport de Montpellier, ce projet ne se contente pas d’être un simple espace de transit. Il est un sas d’immersion, un moment suspendu où le voyage commence bien avant l’embarquement. Ici, chaque détail a été pensé pour transformer l’attente en expérience, pour que les passagers ne traversent pas seulement un lieu, mais l’habitent, ne serait-ce que le temps d’un instant.
Un parcours intuitif, entre guidage et poésie
Dès les premiers pas, l’architecture prend le voyageur par la main. Pas de manière intrusive, mais avec élégance et évidence. Au sol, des traces visuelles et matérielles — lignes, motifs, changements de texture — rythment la progression, délimitant des zones thématiques qui ponctuent le parcours. Ces repères, à la fois discrets et efficaces, évitent la confusion tout en invitant à la découverte.
En levant les yeux, c’est une autre histoire qui se révèle. Le plafond, travaillé comme une toile sensible, guide les regards grâce à une signalétique lumineuse et des jeux d’ombres. La lumière, tantôt douce, tantôt dynamique, accompagne les voyageurs, créant une navigation intuitive où l’on se sent à la fois orienté et libre.
L’idée ? Faire oublier la notion de transit. Ici, on ne se contente pas de marcher vers sa porte d’embarquement : on s’imprègne de l’espace, on se laisse porter par une expérience fluide, où chaque étape devient une transition naturelle vers la suite du voyage.
Des ambiances qui éveillent les sens
Ce qui frappe, c’est l’attention portée aux détails sensoriels. Les ambiances lumineuses, soigneusement scénographiées, évoluent au fil du parcours. Les intensités varient, les couleurs s’adaptent, créant des atmosphères distinctes qui marquent les temps forts : l’arrivée dans le terminal, le passage vers les zones d’attente, l’approche des portes d’embarquement. La lumière n’éclaire pas seulement : elle raconte une histoire, celle d’un départ qui se prépare.
Les matériaux, eux aussi, jouent un rôle clé. Bois chaleureux, métaux aux reflets soyeux, surfaces douces au toucher… Chaque texture a été choisie pour stimuler les sens, pour que le terminal ne soit pas un lieu froid et fonctionnel, mais un espace vivant, presque organique. Ces matières, par leur qualité tactile et visuelle, renforcent l’identité du lieu et apaisent les voyageurs, souvent pressés ou stressés.
Et puis, il y a cette fluidité si particulière. Aucun heurt, aucune rupture. Les espaces s’enchaînent avec naturel, comme une mélodie où chaque note trouve sa place. Les transitions sont douces, les circulations logiques, et l’on passe d’une zone à l’autre sans même s’en rendre compte.
Une entrée en voyage qui reste en mémoire
L’ambition était claire : faire de ce terminal bien plus qu’un lieu de passage. En mêlant ergonomie, esthétique et émotion, le projet parvient à créer une parenthèse, un moment d’évasion avant même de monter dans l’avion.
Ici, l’architecture ne se contente pas de fonctionner. Elle inspire. Elle prépare les esprits au voyage, en faisant de ces quelques mètres parcourus une expérience à part entière. Comme si, le temps d’une traversée, on quittait déjà le sol pour s’élever vers une autre destination.
Car au fond, un aéroport ne devrait pas être une simple étape. Il devrait être le premier chapitre du voyage — une promesse de départ, un avant-goût des horizons à venir. Et c’est précisément ce que réussit ce projet : transformer l’attente en voyage, et le terminal en un lieu où l’on aime s’attarder.

